C’est quoi, une smart city ?
Littéralement, la smart city est une « ville intelligente ». Plus précisément, c’est une ville qui augmente et optimise l’occupation de ses biens et l’utilisation de ses ressources (bâtiments, transports…) pour en réduire les coûts (entretien, énergie, eau…) et indirectement son impact environnemental.
Par exemple, aujourd’hui, un bureau est utilisé 2500 heures dans l’année, soit 1/3 total de son temps. Une université ou une école est occupée 1/4 de son temps et un restaurant, 1/3. Autant de bâtiments que l’on pourrait utiliser à d’autres fins et occuper à plein temps pour rentabiliser la maintenance, l’énergie.
Dans le monde, d’autres objectifs sont attendus de la smart city.
Au milieu du désert des Emirats, Masdar est une smart city écologique qui espère un jour trouver le moyen de créer des villes « zéro carbone et zéro déchets ». En construction depuis 2008, c’est un véritable laboratoire du futur.
La mobilité au coeur de la smart city
Vous l’aurez compris : l’enjeu d’une smart city est de réduire notre empreinte écologique. Revoir nos usages, repenser nos déplacements, mettre de l’intelligence dans notre quotidien tout en conservant le même niveau qualité perçu. Comment ? En repensant notre mobilité. Concrètement ? Aujourd’hui, il existe de nombreuses solutions pour se déplacer intelligemment : le covoiturage, les transports en commun, les vélos en partage, les voitures partagées, etc.
Demain, la smart city aura pour objectif d’interconnecter toutes ces solutions : n’avoir qu’un seul abonnement, qu’une seule interface, pour nous permettre de profiter de tous ces services et de jongler très facilement d’un mode de transport à un autre. De rendre l’usage encore plus facile sans rogner sur le confort de l’usager.
Le télétravail pour optimiser l’usage des bâtiments
Et qui dit « déplacements quotidiens » dit forcément « déplacements pour se rendre au travail ». La solution pour les réduire : le télétravail. D’ailleurs, le home office en est l’une des formes… mais pas que ! Le télétravail consiste à travailler à distance grâce aux outils de télécommunication. Ici, nous vous présentions déjà le télétravail comme une alternative pour réduire notre impact écologique : un collaborateur effectue en moyenne 9000 km par an en voiture pour se rendre sur son lieu de travail, soit un rejet de 2700kg de CO2, alors qu’un collaborateur effectuant 44 jours de télétravail dans l’année éviterait le rejet de 550 kg de CO2.
Le travail à distance permet d’optimiser l’usage de nos bâtiments : en sortant d’une réunion client, vous devez vous poser au calme pour en rédiger le compte-rendu, écrire les prochaines next steps du projet et en informer le reste de l’équipe. Au lieu de reprendre votre voiture pour retourner travailler chez vous ou dans votre entreprise, ouvrez une application mobile pour détecter autour de vous les bâtiments où vous pouvez louer un espace quelques heures et terminer votre travail. Vous évitez ainsi le temps perdu dans le trajet, le stress, les embouteillages : vous êtes encore plus efficace !
Les enjeux de demain : l’interopérabilité et l’acculturation
Aujourd’hui, plusieurs solutions existent pour repenser nos villes sur le modèle d’une smart city, mais de manière isolée : le coliving, le coworking, le covoiturage, les vélos en partage… Demain, l’enjeu sera de répondre à cette question : comment fait-on pour interconnecter toutes ces solutions, pour réunir toutes ces informations, et fluidifier de manière générale l’usage des utilisateurs ? Comment avertir qu’une salle de réunion en plein coeur de Paris est disponible toute la semaine pour des séminaires, à disposition le samedi pour des assemblées générales d’associations ou encore le dimanche pour des réunions BDE d’étudiants ?
Créer des solutions, des moyens, des applications, des interfaces, c’est une chose. Sensibiliser les utilisateurs aux multi-usages que peut offrir un bâtiment, c’en est une autre.
En Europe, le rôle de la smart city est également de redonner du sens au mieux vivre ensemble, car c’est bien de cela dont nous parlons.
Des initiatives qui semblent éloignées de la « technologie » sont en réalité complètement intégrées à la démarche des villes. Le développement des fermes urbaines ou des ruches qui permettent aux habitants d’un territoire de partager des moments de convivialités et de prise de conscience collective en lien avec la biodiversité en sont de bons exemples.
Aujourd’hui plus que jamais, nous devons repenser nos usages, activer le partage des biens, mutualiser et penser « collectif ».